jeudi 14 février 2013

En louvoyant

Être mère au travail quand on aime s’occuper de ses enfants et qu’on aime tenir maison, c’est une performance d’équilibriste. On marche sur un mince fil du temps en louvoyant d’un bord et de l’autre, jamais au centre. C’est être au travail et saisir une courte pause pour faire la liste d’épicerie, c’est répondre à des e-mails du boulot à 2 heures du matin durant un épisode d’insomnie, c’est combler chaque moment de vide par une parcelle de l’une ou l’autre de ses vies. Parfois, le fil rupture et on tombe épuisée mais on se relève toujours. En louvoyant, jamais, jamais au centre.

Je voudrais que ma maison sente le propre, je voudrais apprendre à tricoter et à faire mes confitures, apprendre à faire mon yogourt et mon pain, à cuisiner de nouvelles coupes de viande ainsi que des légumes surprenants. Hé bien, chu même pas capable d’acheter un nouveau poêlon anti-adhésif comme je me suis promis de le faire depuis janvier, un sans teflon moins toxique que mon actuel T-fal. C’est une tâche insurmontable. Car, durant les deux jours de congé du weekend, quand je dois choisir entre acheter un poêlon et apprendre à mon fils à patiner, qu’est-ce qui l’emporte ?
Je vais bloguer malgré tout.  Je n’ai rien à enseigner, tout à relater sur la facette cachée de la mère au travail. Il y a bel et bien un envers yin à la superwoman mère au boulot : la femme empreinte d’une force créatrice aimante et enveloppante, qui nourrit et embellit tout autour d’elle, elle n’est pas disparue.